Le 1er chapitre de City of Fallen Angels traduit ! (partie 1/3)

23 février 2011

ça y est, le 1er chapitre de City of Fallen Angels (le tome 4 de la Cité des Ténèbres qui sortira en VO le 5 avril) est sorti, vous pouvez le retrouver ICI. Je vous en fais une traduction mais en plusieurs parties parce que c'est long. J'ai des petits soucis de mise en page, désolée !

Si vous souhaitez utiliser ma traduction, pas de problème mais par respect pour le travail que cela représente, merci de mettre un lien vers mon blog.

* Chapitre 1: Le Maître

“Juste du café svp”

La serveuse leva ses sourcils dessinés. “Vous ne voulez rien manger ?” demanda-t-elle ? Elle avait un fort accent et avait l’air déçue.
Simon Lewis ne pouvait pas lui en vouloir, elle avait probablement espéré un meilleur pourboire que celui qu’elle allait recevoir pour un café. Mais ce n’était pas de sa faute si les vampires ne mangent pas. Parfois dans les restaurants il commandait quand même de la nourriture pour garder un semblant de normalité mais un mardi soir tard quand Veselka était presque vide de clients cela ne valait pas la peine de s’embêter. “Juste un café”

Avec un haussement d’épaules la serveuse pris son menu plastifié et parti s’occuper de sa commande. Simon s’appuya contre le dossier de sa chaise en plastique et regarda autour de lui. Veselka, un restaurant au coin de la 9ème Rue et de la 2ème Avenue était un de ses endroits préférés du Lower East Side. C’était un restaurant de quartier aux murs noirs et blancs où vous pouviez rester toute la journée à condition de commander un café toutes les demi-heures. Ils servaient aussi ce qui par le passé avait été son plat végétarien préféré: une soupe et des grosses pâtes (pierogi & borscht) mais ces jours étaient derrière lui maintenant.

C’était mi-octobre et ils venaient juste d’installer les décorations d’Halloween; un panneau bancal et une découpe cartonnée d’un vampire appelé le Comte Blitzula. Dans le passé Clary et Simon avaient trouvé ces décorations hilarantes. Mais Simon ne trouvait plus le Comte si drôle maintenant avec ses crocs factices et sa cape noire.

Simon regarda vers la fenêtre. C'était une nuit fraîche et le vent envoyait les feuilles à travers la 2ème avenue comme une poignée de confettis. Une fille marchait le long de la rue, une fille portant un trench coat serré à la taille, elle avait de longs cheveux noirs qui volaient au vent. Les gens se tournaient pour la regarder passer. Simon avait déjà regardé des filles comme elle dans le passé, se demandant où elles allaient et avec qui elles avaient rendez-vous. Pas avec quelqu'un comme lui, ça il le savait.

Sauf qu'elle, c'est lui qu'elle venait voir. La porte d'entrée du restaurant tinta et Isabelle Lighwood rentra. Elle sourit quand elle vit Simon et vint vers lui en enlevant son manteau et en le plaça sur le dossier de sa chaise avant de s’asseoir. Sous son manteau elle portait ce que Clary appelait "un accoutrement typique d'Isabelle": une robe courte et serrée en velours, des bas résilles et des bottes. Il y avait un couteau coincé en haut de sa boite droite et Simon savait qu'il était le seul à pouvoir le voir. Tout le monde dans le restaurant la regarda quand elle s'assit, rejetant ses cheveux en arrière. Quoi qu'elle porte comme vêtements Isabelle attirait autant l'attention qu'un feu d'artifice.

Superbe Isabelle Lightwood. Quand Simon l'avait rencontrée il avait pensé qu'elle n'aurait pas de temps pour un gars comme lui. Il avait principalement été dans le vrai. Isabelle aimait les garçons qui n'avaient pas l'approbation de ses parents, ce qui dans son monde signifiait les créatures obscures - fées, loup-garous et vampires. Qu'ils sortent ensemble depuis un mois ou deux l'impressionnait, même si leur relation était limitée à de rares rencontres comme celle-ci, même si il ne pouvait pas s'empêcher se demander si ils seraient sortis ensemble si jamais il n'avait pas été changé en vampire et que sa vie en ait été complètement modifiée.

Elle remit une mèche de cheveux derrière son oreille et lui dit avec un grand sourire “ça te va bien”.

Simon se regarda rapidement dans la vitrine du restaurant. Son look avait beaucoup changé depuis qu’il avait commencé à sortir avec Isabelle. Adieu les sweats à capuche et les baskets et bienvenue aux vestes en cuir et bottes de créateurs qui, entre parenthèses coûtent 100$ la paire. Ils portait toujours ses tee-shirts à texte mais ses jeans n’avaient plus de trous aux genoux ni de poches déchirées. Il avait aussi laissé pousser ses cheveux pour qu’ils tombent devant ses yeux et couvrent son front mais c’était plus par nécessité que pour Isabelle.

Clary s’était moquée de son nouveau look et elle trouvait hilarant tout ce qui concernait sa vie sentimentale. Elle n’arrivait toujours pas à croire qu’il sorte avec Isabelle de manière plus ou moins sérieuse. Bien sûr elle n’arrivait pas à comprendre non plus qu’il sorte en même temps avec Maia Roberts de la même manière.

Simon ne savait pas trop comment c'était arrivé. Maia aimait venir chez lui et jouer à la Xbox - ils n'en avaient pas dans l'ancien poste de police où résidait le clan des loup-garous - et ce n'était qu'après la 3ème ou 4ème fois qu'elle soit venue qu'elle s'était penchée pour lui dire aurevoir et l'avait embrassé. Il avait été content et avait ensuite appelé Clary pour lui demander si elle pensait qu'il y avait besoin qu'il en parle à Isabelle. "Essaye de comprendre ce qu'il se passe entre toi et Isabelle" lui avait-elle conseillé "puis parles-en avec elle".

Cela s'était avéré être un mauvais conseil. Cela faisait maintenant 1 mois et il n'avait toujours pas réussi à vraiment savoir ce qu'il se passait entre lui et Isabelle donc il n'avait rien dit. Et plus le temps passait et plus cela lui paraissait bizarre de dire quelque chose. Jusqu'à maintenant cela avait fonctionné. Isabelle et Maia n'étaient pas vraiment amies et se voyaient rarement. Malheureusement pour lui, cela allait changer. La mère de Clary et son ami de toujours, Luke allaient se marier dans quelques semaines et Isabelle et Maia étaient toutes deux invitées au mariage. Cela terrifiait Simon bien plus que l'idée d'être chassé dans New York par une foule de chasseurs de vampires en colère.

"Donc" dit Isabelle le sortant de sa rêverie, "pourquoi ici et pas chez Taki ? Tu aurais pu commander du sang là-bas".

Simon fit une grimace en l'entendant, Isabelle n'était pas très subtile. Heureusement, personne n'avait l'air d'avoir entendu, pas même la serveuse qui posa lourdement la tasse de café devant Simon, regarda Izzy et partit sans même prendre sa commande.

"J'aime bien venir ici" dit-il "nous venions souvent Clary et moi quand elle suivait ses cours chez Tisch. Ils ont de délicieuses soupes et des blintzes - ce sont des quenelles au fromage - et c'est ouvert toute la nuit".

Isabelle cependant l'ignorait et regardait derrière son épaule "Qu'est-ce que c'est que ça ?"

Simon suivit son regard "C'est le Comte Blintzula"

"Comte Blintzula ?"

Simon haussa les épaules "C'est une décoration d'Halloween. Le Comte Blintzula est pour les enfants. C'est comme le Comte Chocula ou le Comte de Sesame Street". Il sourit en voyant son regard vide "Tu sais, il apprend aux enfants à compter".

Isabelle secouait la tête "Il y a une émission de télé où un vampire apprend aux enfants à compter ?"

"Tu comprendrais si tu l'avais vu" murmura Simon

"ça a un fondement mythologique effectivement" dit Isabelle d'un ton professoral "Certaines légendes disent que c'est une obsession des vampires et que si tu jettes des grains de riz devant eux ils arrêteront ce qu'ils sont en train de faire et se mettront à les compter un par un. Il n'y a aucune vérité là-dedans bien sûr, pas plus que tout ce qu'on dit à propos de l'ail. Et les vampires n'apprennent rien aux enfants. Les vampires sont terrifiants".

"Merci" dit Simon "C'est une blague Isabelle, c'est un Comte, il aime compter, tu vois ? Qu'est-ce que le Comte a mangé aujourd'hui les enfants ? Un cookie aux pépites de chocolat, deux cookies aux pépites de chocolat, trois cookies aux pépites de chocolat ..."

Un client ouvrit la porte du restaurant, laissant rentrer une vague de vent froid. Isabelle frissonna et attrapa son écharpe de soie noire. "Ce n'est pas réaliste".

"Que préfèrerais-tu ? Qu'a mangé le Comte aujourd'hui les enfants ? Un villageois en détresse, deux villageois en détresse, trois villageois en détresse ..."

"Shh" Isabelle finit de nouer son écharpe autour du cou et posa sa main sur le poignet de Simon. Ses grands yeux foncés étaient soudainement pleins de vie. Ils ne devenaient vivants comme ça que lorsqu'elle chassait des démons ou qu'elle pensait à la chasse aux démons. "Regarde par là".

Simon suivit son regard. Deux homme se tenaient devant la vitrine qui contenait des pâtisseries: des gâteaux au glaçage épais, des pâtisseries juives, des viennoiseries. Aucun des deux hommes n'avait l'air intéressé par la nourriture par contre. Ils étaient tous deux petits et maigres, si maigres que leur pommettes saillaient comme des couteaux sous leurs joues pâles. Ils avaient tous deux des cheveux fins et gris, des yeux gris clairs et portaient de longs manteaux ceinturés couleur ardoise.

"Qui penses-tu qu'ils sont ?" demanda Isabelle

Simon plissa les yeux. Ils le regardèrent tous les deux, leurs yeux sans cils pareils à des trous vides. "On dirait des nains de jardin démoniaques".

"Ce sont des humains subjugués" siffla Isabelle "Ils appartiennent à un vampire"

"Appartiennent ? Comment ça ?"

D'un air impatient elle dit "Par l'Ange, tu ne sais rien du tout à propos des tiens n'est-ce pas ? Tu ne sais même pas comment sont faits les vampires ?"

"Alors quand une maman vampire et un papa vampire s'aiment très fort ..."

Isabelle lui fait une grimace "Bien tu sais que les vampires n'ont pas besoin de faire l'amour pour se reproduire, mais je parie que tu ne sais pas vraiment comment ça fonctionne".

"Si je le sais" dit Simon "Je suis un vampire parce que j'ai bu du sang de Raphaël avant de mourir. Boire du sang + mort = vampire".

"Pas exactement" dit Isabelle "Tu es un vampire parce que tu as bu du sang de Raphaël, puis tu as été mordu par des vampires et ensuite tu es mort. il faut être mordu à un moment pendant le procédé".

"Pourquoi ?"

" La salive de vampire a des ... propriétés. Transformatrices"

"Beurk" dit Simon

"Ne me dis pas beurk, c'est toi qui a de la salive magique. Les vampires gardent des humains proches et se nourrissent d'eux quand ils n'ont plus assez de sang - comme des distributeurs ambulants". Isabelle parla avec dégoût "On pourrait penser qu'ils deviennent faibles à cause de la perte de sang fréquente mais la salive de vampire a des propriétés curatives. Cela augmente leurs globules rouges, les rend plus forts et en meilleure santé et les fait vivre plus longtemps. C'est pour ça que ce n'est pas contre la Loi qu'un vampire se nourrisse d'un humain. Cela ne leur fait pas vraiment mal. Bien sûr une fois de temps en temps le vampire décidera qu'il veut plus qu'un en-cas, il veut un humain subjugué - dans ce cas là il donnera à l'humain de petites quantités de sang de vampire, juste pour le garder docile et connecté à son maître. Comme quand tu es retourné à l'hôtel Dumont, tu as été attiré par le vampire dont tu avais consommé le sang".

"Raphaël" dit Simon d'une voix morne "Je ne ressens pas un besoin urgent d'être avec lui ces jours-ci, crois-moi".

"Non ça s'en va quand tu deviens vraiment un vampire. Ce sont seulement les humains soumis qui idolâtrent leur seigneur et ils ne peuvent pas leur désobéir. Tu ne vois pas ? Quand tu es retourné à l'hôtel Dumont le clan de Raphaël t'a vidé de ton sang puis tu es mort et pour finir tu es devenu un vampire. Mais si ils ne t'avaient pas vidé de ton sang, si ils t'avaient donné à boire plus de sang de vampire, alors tu serais devenu un humain subjugué".

"C'est très intéressant" dit Simon "Mais ça n'explique pas pourquoi ils nous regardent de la sorte".

Isabelle les regarda de nouveau "Ils te regardent. Peut-être que leur maître est mort et qu'ils cherchent un autre vampire à qui appartenir. Tu pourrais avoir des animaux de compagnie". Elle sourit

"Ou" renchérit Simon "Peut-être qu'ils sont là pour les pommes de terre rissolées"

"Les humains subjugués ne mangent pas. Ils vivent grâce à un mélange de sang de vampire et de sang d'animaux. ça les garde dans un état suspendu. Ils ne sont pas immortels mais ils vieillissent très lentement".

"Malheureusement" dit Simon en les regardant "Ils ne restent pas très beaux"

Isabelle se redressa "Et ils viennent par ici. Je pense qu'on va savoir ce qu'ils veulent".

Les humains subjugués se déplaçaient comme si ils étaient montés sur des roues, ils n'avaient pas l'air de faire des pas et glissaient sans bruit vers l'avant. Ils ne mirent que quelques secondes à traverser le restaurant et quand ils arrivèrent près de la table de Simon, Isabelle avait sorti de sa botte son poignard pointu ressemblant à un talon aiguille. Il était déposé sur la table et brillait sous les lumières fluorescentes du restaurant. Il était foncé, en argent, avec des croix le long de la poignée. Visiblement la plupart des armes faites pour repousser les vampires avaient des croix. Mais Simon pensa que c'était assumer que tous les vampires étaient chrétiens. Qui eût cru que faire partie d'une minorité religieuse pourrait être aussi avantageux ?

Posté par TmiFrance à 20:08 - Commentaires […] - Permalien [#]